Présentation de la Réunion



La Réunion est une île de 2 500 km² qui, du fait de son climat subtropical et de son différentiel important d’altitude (point culminant à 3069 m), présente des paysages et des écosystèmes très variés. Son volcan actif, le Piton de la Fournaise, connait régulièrement des coulées de lave au sein d’un ensemble volcanique au paysage exceptionnel. L’érosion active du massif a créé au fil du temps un relief très accidenté constitué de pitons, cirques et remparts inscrits au patrimoine de l’Unesco, un patrimoine en grande partie protégé par le Parc national de la Réunion qui couvre 42 % du territoire de l’ile.

L’ile de la Réunion fait partie avec les iles Maurice et Rodrigues de l’archipel des Mascareignes, un chapelet d’îles volcaniques jeunes éloignées des continents où s’est développée une flore très spécifique avec un haut taux d’endémisme. La diversité des milieux naturels de la Réunion, avec des différentiels de pluviométrie et de températures très importants entre la côte est au vent au climat tropical humide et la côte ouest sous le vent beaucoup plus sèche, et depuis la frange littorale jusqu’au au sommet des massifs, a entraîné l'apparition de végétations très spécifiques et adaptées à ces différents milieux. On y recense plus de 350 plantes endémiques de La Réunion ou plus largement de l’archipel des Mascareignes. A ce titre, la Réunion est reconnue comme l'un des 25 points chauds (hotspots) de la diversité biologique mondiale. Ce patrimoine est particulièrement fragile et connait comme partout ailleurs des perturbations (urbanisation, introduction d’espèces invasives, incendies, …). Aujourd’hui, 256 espèces sont considérées comme menacées à La Réunion, soit 30 % de sa flore indigène, et dont 125 sont aujourd'hui en danger critique d'extinction. Heureusement, les pouvoirs publics et de nombreuses associations se mobilisent pour la préservation de ce patrimoine exceptionnel.



Les palmiers de la Réunion



Les palmiers sont omniprésents dans les espaces publics et jardins réunionnais et font partie intégrante du jardin créole et des paysages de l’île. Les réunionnais ont de tout temps introduit de nombreuses espèces de palmiers sur l’île et les collections nombreuses et pour certaines très anciennes sont pour certaines exceptionnellement riches en diversité d’espèces. Parmi elles, 6 espèces de palmiers sont endémiques de l’ile de la Réunion ou des Mascareignes (sous forme de variétés distinctes). Ces espèces sont bien connues des collectionneurs de palmiers du monde entier pour avoir été largement diffusées depuis des temps anciens et s’être parfaitement adaptées à de nombreux climats et milieux de culture. Ces espèces sont réparties en 4 genres qui se sont développés spécifiquement dans l’archipel des Mascareignes.

Le genre Acanthophoenix présente trois espèces, toutes naturellement présentes à la Réunion :

- Acanthophoenix crinita est le palmiste noir des hauts. Malgré le braconnage, on le trouve encore en peuplements importants dans des coins de forêt d’altitude reculés et souvent inaccessibles.
- Acanthophoenix rousselii, ou palmiste Roussel, est présent uniquement sur la propriété privée de la famille Roussel au Tampon, d’où son nom. On ne dénombre plus qu’une soixantaine d’individus adultes.
- Acanthophoenix rubra, ou palmiste rouge, est devenu extrêmement rare dans la nature. Il est pourtant considéré comme le roi des palmiers réunionnais, étant connu pour les très grandes qualités gustatives de son chou, ce qui en fait un palmier largement cultivé. Son habitat est celui de la forêt humide de basse altitude.

Le genre Dictyosperma ne connait qu’une seule espèce : Dictyosperma album, qui comprend plusieurs variétés à la Réunion, à Maurice et à Rodrigues. La variété réunionnaise Dictyosperma album variété album ou palmiste blanc, est devenue très rare dans la nature. C’est un magnifique palmier dont la résistance légendaire aux cyclones lui a valu le nom vernaculaire d’«Hurricane Palm» chez les Anglo-Saxons. Son habitat couvre les régions semi-sèches de basse et moyenne altitude.

Le genre Hyophorbe comprend 5 espèces, dont une seule est naturellement présente à la Réunion : Hyophorbe indica est le palmiste poison ou encore palmiste cochon. Il est assez commun dans la nature. La pulpe du fruit était autrefois consommée par les enfants. On le rencontre un peu partout dans l’île.

Le genre Latania comprend trois espèces dont une seule est naturellement présente à la Réunion : Latania lontaroides, ou latanier rouge, est le palmier emblématique de l’île de la Réunion. C’est un palmier à feuilles palmées très décoratives. Il doit son succès à sa grande rusticité et à la forte coloration rouge de ses jeunes sujets qui est unique dans la famille des palmiers. Son habitat couvre les régions semi-sèches de basse altitude.

A la Réunion, les palmiers sauvages sont devenus rares, les espèces des genres Acanthophoenix et Dictyosperma ont été décimées pour la consommation de leur cœur. Ces espèces font encore aujourd’hui largement partie du patrimoine culinaire de l’île et sont consommées en grande quantité, ce qui génère une activité économique en plein essor avec la mise en place de vastes plantations et d’unités de transformation.